Mis à jour le 26/08/25
Se maintenir dans son activité professionnelle après un arrêt de longue durée n’est pas toujours simple. Fatigue, appréhensions, évolution du poste ou de l’organisation… autant de difficultés qui peuvent fragiliser la reprise. Heureusement, plusieurs dispositifs existent pour vous aider à vous maintenir dans votre activité professionnelle et permettre un retour progressif, adapté à votre état de santé.
Le temps partiel thérapeutique est une solution temporaire d’une durée maximale d’un an.
Il permet de reprendre son activité de manière progressive, soit sur le poste initial, soit sur un poste aménagé.
Son objectif est de faciliter le retour à temps plein (ou au temps de travail fixé avant l’arrêt).
Il ne se limite pas à une simple réduction des heures : il peut aussi concerner la charge et le rythme de travail.
Conditions :
Prescrit par le médecin traitant ou le médecin spécialiste.
Nécessite l’accord du médecin du travail et de l’employeur.
Validé par le médecin-conseil de la Sécurité sociale (ou de la MSA pour les agriculteurs).
Fonctionnement :
Le contrat de travail reprend son cours (il n’est plus suspendu).
Vous touchez le salaire correspondant au temps réellement travaillé, complété par des indemnités journalières (IJ).
La Sécurité sociale ne garantit pas systématiquement le versement des IJ : tout dépend de votre situation administrative.
Bon à savoir :
Le temps partiel thérapeutique peut aller de moins de 50 % jusqu’à 90 % du temps de travail.
Vous recommencez à cumuler des congés payés, au prorata des heures effectuées.
Votre employeur peut refuser le temps partiel thérapeutique s’il estime qu’il nuit au fonctionnement de l’entreprise. Dans ce cas, le médecin du travail peut délivrer un avis d’inaptitude.
Si vous reprenez à temps plein ou en temps partiel thérapeutique, il est possible d’adapter vos conditions de travail :
horaires décalés pour gérer la fatigue ou les transports,
réduction de la charge physique ou mentale,
matériel ergonomique (siège, clavier, souris adaptés…),
recours au télétravail.
Le médecin du travail peut proposer des aménagements à l’employeur, qui doit justifier tout refus.
La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ouvre l’accès à :
des financements pour les équipements via l’AGEFIPH,
un accompagnement personnalisé par Cap Emploi pour analyser vos besoins et proposer des solutions concrètes.
Si votre état de santé met en danger votre avenir professionnel, vous pouvez bénéficier du dispositif PDP :
Détection précoce des risques par le service médical ou social.
Évaluation de vos besoins (sociaux, médicaux, économiques).
Mise en place d’un plan d’action coordonné : aménagement du poste, formation, bilan de compétences, contrat de rééducation en entreprise…
Suivi personnalisé jusqu’à votre réintégration.
Ces cellules PDP travaillent avec la Sécurité sociale, le médecin du travail, Cap Emploi, la MDPH ou encore Pôle emploi.
Si le médecin du travail vous déclare inapte à votre poste :
l’employeur doit rechercher un poste de reclassement adapté à vos capacités,
vous pouvez refuser les propositions sans perdre vos droits à l’ARE,
si aucun reclassement n’est possible, un licenciement pour inaptitude peut être prononcé, avec les mêmes droits aux indemnités et au chômage qu’un licenciement classique.
Vous pouvez contester un avis d’inaptitude devant le conseil de prud’hommes dans un délai de 15 jours.
En tant qu’artisan ou commerçant, vous avez la possibilité de demander un temps partiel thérapeutique afin de faciliter votre retour au travail après un arrêt.
Le temps partiel thérapeutique est accordé pour une durée maximale d’un an. Pendant cette période, vous reprenez progressivement votre activité à temps partiel, avec un objectif : retrouver votre rythme initial ou un temps de travail adapté à votre état de santé.
Si votre maladie est reconnue en ALD (Affection de Longue Durée), ces périodes comptent dans vos droits aux indemnités journalières, qui peuvent s’étendre jusqu’à 3 ans de date à date.
Le médecin traitant ou spécialiste prescrit le temps partiel thérapeutique.
Le médecin du travail donne son avis sur l’aménagement proposé.
L’employeur (si vous êtes salarié de votre propre entreprise ou d’une structure) doit donner son accord, car l’organisation du travail peut être impactée.
Les modalités du temps partiel thérapeutique (jours travaillés, durée hebdomadaire, type de tâches confiées) se définissent par un dialogue tripartite entre vous, votre employeur et le médecin du travail. L’objectif est d’équilibrer vos besoins de santé et les contraintes de l’entreprise.
Votre contrat de travail reprend son cours : il n’est plus suspendu.
Vous percevez le salaire correspondant au temps réellement travaillé, complété par les indemnités journalières de la Sécurité sociale.
Dans certains cas, selon la convention collective ou un contrat de prévoyance, votre employeur peut verser un complément de revenu pour maintenir votre salaire.
Le temps partiel thérapeutique est temporaire et doit être renouvelé par décision médicale.
Votre employeur peut refuser s’il estime que cela nuit gravement au fonctionnement de l’entreprise. Dans ce cas, le médecin du travail peut rendre un avis d’inaptitude et envisager un reclassement.
Préparez vos arguments : mise en avant de votre flexibilité, adaptation progressive, et bénéfices pour l’entreprise d’un retour accompagné plutôt qu’une absence prolongée.
En tant qu’agriculteur, vous relevez de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) pour vos droits sociaux. Que vous soyez salarié agricole ou exploitant non salarié, vous pouvez bénéficier du temps partiel thérapeutique et d’un accompagnement spécifique pour faciliter votre maintien dans l’emploi.
Depuis 2019, le temps partiel thérapeutique ne doit plus obligatoirement suivre un arrêt complet indemnisé. Vous pouvez donc reprendre directement en temps partiel thérapeutique, sur prescription de votre médecin traitant.
Vous devez transmettre votre arrêt de travail à la MSA dans les 48 heures.
Le médecin-conseil de la MSA peut vous convoquer pour vérifier que la reprise est justifiée médicalement.
Ce dispositif est limité à un an maximum, mais il permet une reprise en douceur, adaptée à vos capacités.
Si vous êtes salarié agricole, deux étapes sont essentielles :
une visite de pré-reprise avec le médecin du travail pour préparer votre retour et envisager des aménagements de poste,
une visite de reprise obligatoire dans les 8 jours suivant votre retour effectif, organisée par votre employeur.
Ces rendez-vous permettent de sécuriser votre retour et d’anticiper les éventuelles difficultés liées à votre poste.
Les exploitants et autres non-salariés agricoles peuvent aussi bénéficier d’un temps partiel thérapeutique, avec versement des indemnités journalières Amexa.
Conditions :
la reprise doit être prescrite par le médecin traitant,
le médecin-conseil de la MSA doit valider que cette reprise est de nature à améliorer votre état de santé.
La MSA a mis en place une cellule spécialisée pour accompagner les travailleurs confrontés à un risque de désinsertion professionnelle. Elle réunit :
des médecins (du travail et conseil),
des travailleurs sociaux,
des conseillers en prévention,
et parfois des partenaires externes comme l’AGEFIPH, Cap Emploi ou la MDPH.
Cette cellule analyse votre situation globale (médicale, économique et sociale), propose un plan d’action et vous accompagne dans sa mise en œuvre :
aménagement du poste,
formation ou reconversion,
adaptation des horaires ou de la charge de travail,
accompagnement administratif pour vos droits sociaux.
Le temps partiel thérapeutique est possible même sans arrêt complet préalable.
Salariés et non-salariés agricoles ont accès au dispositif, mais les démarches passent toujours par la MSA.
La cellule pluridisciplinaire de la MSA vous aide à trouver des solutions concrètes pour éviter la désinsertion professionnelle.
Les professions libérales (médecins, avocats, architectes, infirmiers, etc.) dépendent de leur caisse de retraite professionnelle et de leurs contrats de prévoyance privés pour bénéficier d’un accompagnement en cas de problème de santé. Contrairement aux salariés, il n’existe pas de cadre unique : tout dépend des garanties que vous avez souscrites.
Certaines caisses professionnelles intègrent le temps partiel thérapeutique dans leurs statuts, mais ce n’est pas systématique.
Certains contrats de prévoyance prévoient le versement d’indemnités journalières en cas de reprise progressive, d’autres l’excluent totalement.
Vous devez donc relire attentivement vos contrats pour vérifier si ce dispositif est couvert.
Si votre contrat ou votre caisse le permet, le temps partiel thérapeutique :
facilite une reprise progressive,
peut être prescrit par votre médecin traitant ou spécialiste,
s’accompagne parfois d’indemnités complémentaires pour compenser la perte de revenus.
Si vous avez obtenu la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), vous pouvez bénéficier de plusieurs aides pour adapter votre poste de travail :
financements de l’AGEFIPH pour du matériel ergonomique, des logiciels spécifiques ou l’aménagement de vos locaux,
adaptation des horaires pour mieux gérer votre fatigue,
soutien pour compenser les contraintes liées à votre pathologie.
Si votre métier devient trop difficile à exercer, vous pouvez être accompagné par Cap Emploi. Ces conseillers spécialisés vous aident à :
analyser vos capacités actuelles,
identifier des métiers compatibles avec vos contraintes de santé,
mettre en place un projet de reclassement ou de réorientation professionnelle,
accéder à des dispositifs de formation pour développer de nouvelles compétences.
Le temps partiel thérapeutique n’est pas automatique : il dépend de vos contrats et de votre caisse professionnelle.
Avec une RQTH, vous pouvez obtenir des financements et des conseils pour adapter votre activité.
Cap Emploi peut vous accompagner vers un nouvel équilibre professionnel, que ce soit par des aménagements ou par une réorientation.
En tant qu’intermittent du spectacle (artistes, techniciens, personnels du cinéma, de l’audiovisuel ou du spectacle vivant), vous relevez du Code du travail et bénéficiez donc des mêmes droits qu’un salarié du privé en matière de reprise après un arrêt de travail.
Après un arrêt prolongé, la reprise peut générer fatigue et appréhension. C’est pourquoi le temps partiel thérapeutique est souvent recommandé.
Il permet de reprendre en douceur, avec une charge de travail adaptée à vos capacités.
L’objectif est de retrouver progressivement votre rythme normal, sans risque de rechute.
Ce temps partiel est prescrit par votre médecin et validé par le médecin du travail.
Attention : pour les intermittents, les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale en cas de temps partiel thérapeutique sont réduites de moitié. Vous devez donc anticiper une possible baisse de revenus.
Le médecin du travail joue un rôle clé pour sécuriser votre retour : il peut recommander un aménagement de poste ou une adaptation des horaires.
Le service RH de votre employeur doit également être impliqué pour organiser les modalités pratiques : planning, répartition des tâches, conditions de reprise.
Vous pouvez demander une visite de pré-reprise afin de préparer ce retour et éviter les difficultés dès la reprise effective.
En raison de la spécificité du statut des intermittents (contrats courts, employeurs multiples), la mise en place d’un temps partiel thérapeutique peut être plus complexe que dans le privé classique.
N’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin du travail ou de votre caisse de Sécurité sociale pour clarifier vos droits et la façon dont vos indemnités seront calculées.
Vous avez les mêmes droits qu’un salarié du privé.
Le temps partiel thérapeutique facilite la reprise mais réduit vos indemnités journalières de moitié.
Le médecin du travail et le service RH sont vos interlocuteurs pour sécuriser votre retour.
Anticipez les démarches et préparez votre reprise via une visite de pré-reprise.