La retraite des indépendants dépend du statut professionnel : agriculteur, artisan, commerçant, professionnel libéral ou intermittent du spectacle.
Les conditions d’âge, les régimes applicables et les modalités de calcul varient selon la catégorie, mais certains principes sont communs à tous les travailleurs non-salariés.
Ce guide vous aide à comprendre les dispositifs existants, les conditions de départ et les démarches à anticiper pour bien préparer votre départ à la retraite.
Si vous avez exercé une activité indépendante tout en étant atteint d’un handicap reconnu, vous pouvez partir dès 55 ans avec une retraite au taux plein (50 %), sous réserve de remplir trois conditions :
Durée totale d’assurance : avoir validé un nombre de trimestres suffisant (tous régimes confondus) selon votre année de naissance.
Durée cotisée : une partie de ces trimestres doit correspondre à des périodes réellement cotisées.
Taux d’incapacité permanente (IP) d’au moins 50 %, ou handicap équivalent, pendant toute la durée exigée.
Bon à savoir
Depuis 2017, si vous ne disposez pas de tous les justificatifs d’incapacité, vous pouvez demander la reconnaissance de votre handicap sur la période manquante auprès d’une commission nationale placée auprès de la CNAV.
Cette procédure s’adresse aux assurés présentant un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 % au moment de la demande.
Pour estimer votre date de départ anticipé, utilisez le simulateur “Départ anticipé pour handicap” disponible sur Info-Retraite.fr.
Si votre état de santé ne vous permet plus d’exercer votre activité, vous obtenez la retraite des indépendants au taux plein dès 62 ans, sans condition de durée d’assurance.
Vous êtes concerné si :
vous percevez une pension d’invalidité ou l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ;
ou si le médecin-conseil de votre caisse estime que votre état de santé ne vous permet plus d’exercer votre activité sans risque pour votre santé.
Certaines personnes sont considérées inaptes d’office et n’ont pas besoin de contrôle médical :
Déposez votre demande de retraite 4 à 6 mois avant la date souhaitée.
Demandez un dossier médical à votre caisse et faites-le compléter par votre médecin traitant.
Le point de départ de votre retraite est toujours fixé au premier jour d’un mois, et jamais avant la date de reconnaissance d’inaptitude.
Attention
La liquidation de la retraite met fin à la prise en charge par la prévoyance. À compter de votre date de départ, votre organisme n’a plus d’obligation envers vous.
Dès 60 ans, si vous avez validé au moins 150 trimestres, vous pouvez demander une retraite progressive.
Ce dispositif vous permet de percevoir une partie de votre retraite tout en continuant à exercer une activité à temps partiel.
C’est une option intéressante pour réduire progressivement votre activité tout en sécurisant vos revenus.
Si vous partez à la retraite sans avoir validé la durée nécessaire pour le taux plein, une décote définitive s’applique : –1,25 % par trimestre manquant, soit environ –5 % par an.
En revanche, si vous ne remplissez pas toutes les conditions du taux plein, des dispositifs de solidarité viennent compenser cette perte et permettent de garantir un revenu minimum :
ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées), versée sous condition de ressources ;
Minimum contributif, pour les retraités ayant eu de faibles revenus mais ayant cotisé suffisamment ;
ASI (Allocation supplémentaire d’invalidité), pour les retraités présentant une incapacité durable.
Bon à savoir
Ces aides ne sont pas automatiques : il faut en faire la demande auprès de votre caisse de retraite ou via le portail Info-Retraite.fr.
Les salariés agricoles dépendent du régime général de la Sécurité sociale, comme les autres salariés.
Leur retraite est donc calculée selon les mêmes règles que celles appliquées aux salariés du privé :
Âge légal de départ : 62 ans (sauf départ anticipé pour carrière longue, handicap ou inaptitude).
Taux plein : accordé à partir de 67 ans, ou plus tôt si le nombre de trimestres requis est validé.
Nombre de trimestres nécessaires : entre 166 et 172 selon l’année de naissance.
Revenu de référence : la pension de base est égale à 50 % du salaire annuel moyen, calculé sur les 25 meilleures années de rémunération.
Retraite complémentaire : versée par l’Agirc-Arrco, sur la base des points acquis grâce aux cotisations.
Bon à savoir
Les périodes d’arrêt maladie, d’accident du travail ou de chômage peuvent aussi compter pour la validation de trimestres, même si elles ne génèrent pas de salaire.
Pensez à vérifier régulièrement votre relevé de carrière sur Info-Retraite ou auprès de la MSA pour corriger d’éventuelles omissions.
Les non-salariés agricoles — exploitants, conjoints collaborateurs, aides familiaux — dépendent du régime agricole des non-salariés, géré par la MSA (Mutualité sociale agricole).
Jusqu’à présent, leur retraite de base était calculée sur l’ensemble de la carrière, ce qui pénalisait les exploitants ayant connu des années de faibles revenus.
La loi du 13 février 2023 a instauré une avancée majeure :
à compter du 1ᵉʳ janvier 2026, la retraite de base des non-salariés agricoles sera calculée sur les 25 meilleures années de revenus.
Cette réforme vise à rapprocher le régime agricole du régime général, où seuls les 25 meilleures années sont retenues, et à valoriser les années les plus stables ou les plus productives de la carrière.
Article L732-24-1 du Code rural et de la pêche maritime
La Nation se fixe pour objectif de déterminer, à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, la retraite de base des non-salariés agricoles sur la base des vingt-cinq années d’assurance les plus avantageuses.
Les conditions précises d’application (prise en compte des revenus, modalités de transition, plafonds) seront fixées par décret courant 2025.
Actuellement, la retraite de base des non-salariés agricoles comprend deux éléments :
Une retraite forfaitaire, basée sur la durée d’assurance (nombre d’années validées).
Une retraite proportionnelle, calculée à partir des revenus professionnels soumis à cotisations.
Les exploitants ayant eu une carrière complète (tous trimestres validés) peuvent bénéficier du taux plein de 50 %.
Ce taux s’applique sur la moyenne des revenus professionnels revalorisés de l’ensemble de la carrière.
Exemple illustratif (avant la réforme 2026)
Un exploitant ayant 40 années d’activité agricole, avec des revenus variables, verra sa pension calculée sur l’ensemble de ces 40 années, ce qui réduit le montant si plusieurs années ont été peu rémunératrices.
Dès 2026, seules les 25 meilleures années seront prises en compte, ce qui augmentera sensiblement le montant final pour de nombreux agriculteurs.
Âge légal : 62 ans.
Âge du taux plein automatique : 67 ans.
Départ anticipé possible :
dès 55 ans en cas de handicap (IP ≥ 50 %) ;
dès 60 ans pour carrière longue, si l’activité a commencé très jeune et que toutes les durées d’assurance sont remplies ;
ou à tout âge en cas d’invalidité reconnue.
Bon réflexe
Consultez votre relevé de carrière MSA pour connaître vos trimestres validés, vos revenus de référence et simuler votre départ.
Attention : la liquidation de votre retraite met fin à la prise en charge de la prévoyance agricole.
À partir de la date de votre retraite, votre organisme de prévoyance n’a plus d’obligation envers vous.
Il est donc important de vérifier vos garanties avant le dépôt de votre demande.
Demande de retraite : déposez votre dossier 4 à 6 mois avant la date souhaitée.
Contactez votre MSA : elle vous indiquera les justificatifs à fournir (relevés de carrière, justificatifs de handicap, attestations d’activité).
Choix de la date d’effet : la retraite prend toujours effet le 1er jour du mois qui suit la demande.
Vérification : après notification, contrôlez bien le calcul du nombre de trimestres et du revenu moyen retenu.
Les artisans et commerçants relèvent du régime des travailleurs indépendants (SSI), rattaché à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) depuis 2018.
Ce régime, désormais harmonisé avec celui des salariés, leur permet de bénéficier de droits comparables en matière de retraite, notamment pour les dispositifs de départ anticipé en cas de handicap ou de retraite pour inaptitude.
Les artisans et commerçants reconnus en situation de handicap peuvent partir dès 55 ans avec une retraite calculée au taux plein (50 %), sans attendre l’âge légal de 62 ans.
Pour bénéficier de ce dispositif, trois critères doivent être réunis en même temps :
Durée totale d’assurance
Vous devez justifier d’un nombre minimum de trimestres validés, tous régimes confondus (régime des indépendants, salariés, ou autres régimes de base français).
Ce nombre dépend de votre année de naissance.
Durée cotisée
Une partie de cette durée doit correspondre à des périodes réellement cotisées : périodes d’activité professionnelle donnant lieu au paiement effectif de cotisations vieillesse.
Les périodes assimilées (chômage, maladie, maternité…) ne sont pas comptabilisées comme cotisées, mais peuvent compter dans la durée totale.
Reconnaissance officielle du handicap
Vous devez justifier :
soit d’un taux d’incapacité permanente (IP) d’au moins 50 % ;
soit d’un handicap de niveau comparable, reconnu par la MDPH ou par la CNAV.
Les périodes pendant lesquelles vous étiez reconnu travailleur handicapé (RQTH) sont également prises en compte jusqu’au 31 décembre 2015.
Depuis cette date, seule la reconnaissance d’une incapacité permanente d’au moins 50 % est valable pour ouvrir ce droit.
Les périodes d’activité exercées à l’étranger peuvent être retenues si un accord de sécurité sociale est signé entre la France et le pays concerné.
Les périodes d’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) ou de volontariat associatif ne sont pas prises en compte dans la durée cotisée.
Consultez votre relevé de carrière
Vous pouvez le télécharger depuis votre espace personnel sur Info-Retraite.fr.
Vérifiez que toutes vos périodes d’activité sont bien enregistrées (travail indépendant, salariés, activités mixtes).
En cas d’erreur, une demande de régularisation est possible.
Demandez une attestation de départ anticipé pour handicap
Cette attestation est délivrée par votre caisse régionale (ex-RSI, aujourd’hui CNAV – SSI).
Elle peut être obtenue au plus tôt six mois avant la date envisagée de départ.
Vous devrez fournir les justificatifs de votre handicap (notification MDPH, taux d’incapacité, attestations médicales…).
Déposez ensuite votre demande de retraite
Une fois l’attestation reçue, transmettez votre demande officielle de retraite anticipée pour handicap à la caisse régionale compétente.
Joignez toutes les pièces justificatives pour éviter un retard de traitement.
Bon à savoir
Si vous remplissez les conditions d’assurance (durée totale et cotisée) mais ne disposez pas de justificatifs de handicap sur toute la période, une commission nationale placée auprès de la CNAV peut reconnaître votre incapacité a posteriori.
Ce dispositif s’adresse aux assurés présentant une incapacité permanente d’au moins 80 % au moment de la demande.
La retraite pour inaptitude permet d’obtenir le taux plein (50 %) dès 62 ans, sans condition de durée d’assurance, dès lors que votre état de santé ne vous permet plus d’exercer votre activité professionnelle.
Vous pouvez obtenir une retraite pour inaptitude si :
vous êtes reconnu inapte au travail par le médecin-conseil de votre caisse régionale (SSI – CNAV) ;
ou si vous êtes bénéficiaire d’une pension d’invalidité, de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), ou détenteur d’une carte d’invalidité mentionnant une incapacité permanente d’au moins 80 %.
Aucune évaluation médicale n’est nécessaire si vous êtes :
déjà titulaire d’une pension d’invalidité ;
bénéficiaire de l’AAH ;
titulaire d’une carte d’invalidité (≥ 80 %) ;
reconnu invalide avant l’âge légal ;
ou titulaire d’une retraite de veuf ou veuve substituée à une pension d’invalidité.
Si vous ne figurez pas parmi ces cas, votre inaptitude doit être reconnue par un médecin-conseil.
Vous devez pour cela :
demander un dossier médical à votre caisse ;
le faire remplir par votre médecin traitant ;
et le transmettre à la caisse régionale SSI, qui statuera sur votre inaptitude.
La retraite pour inaptitude prend effet :
au premier jour d’un mois,
et jamais avant :
la date de reconnaissance médicale de l’inaptitude,
l’âge légal de départ (62 ans),
et la date de dépôt de votre demande.
Si vous partez en retraite anticipée pour handicap sans avoir validé la durée d’assurance complète, vous pouvez obtenir une majoration du montant de votre pension.
Cette majoration dépend du nombre de trimestres cotisés en situation de handicap et vise à compenser la perte liée à une carrière plus courte.
Elle est attribuée automatiquement si les conditions sont remplies.
Si vous avez besoin d’une aide constante pour accomplir les gestes essentiels de la vie quotidienne (se lever, se laver, se déplacer, s’habiller, manger, etc.), vous pouvez percevoir une majoration pour tierce personne.
Cette aide financière s’ajoute à votre pension et est attribuée après avis médical.
Elle est cumulable avec une retraite pour handicap ou pour inaptitude.
Les professions libérales regroupent un large éventail de métiers — médecins, pharmaciens, architectes, experts-comptables, psychologues, kinésithérapeutes, avocats…
Elles relèvent pour la majorité de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL), qui fédère dix sections professionnelles.
Les avocats disposent de leur propre régime : la Caisse nationale des barreaux français (CNBF).
Bien que les règles de base soient proches du régime général, chaque caisse conserve des modalités spécifiques pour le calcul de la pension, la reconnaissance du handicap ou de l’inaptitude, et l’attribution d’éventuelles majorations.
La retraite de base des professions libérales est calculée par points.
Chaque année, le montant de vos cotisations détermine un certain nombre de points retraite, ensuite convertis en pension au moment de la liquidation.
Le montant total dépend donc :
du nombre de points acquis pendant la carrière,
de la valeur du point au moment du départ,
et du taux applicable (jusqu’à 50 % en cas de taux plein).
Une retraite complémentaire obligatoire s’ajoute à la retraite de base. Elle est également calculée selon un système de points géré par la caisse de rattachement.
Le taux plein (50 %) est accordé si la durée d’assurance requise est atteinte, ou automatiquement entre 65 et 67 ans, selon l’année de naissance.
Les professions libérales atteintes d’un handicap reconnu peuvent partir à la retraite dès 55 ans, au taux plein de 50 %, sous réserve de remplir les conditions prévues par la loi.
Durée totale d’assurance : un nombre de trimestres validés, tous régimes confondus (libéral, salarié, agricole, etc.), variable selon l’année de naissance.
Durée cotisée : une partie de ces trimestres doit avoir donné lieu à cotisations réelles (activité libérale effective).
Taux d’incapacité permanente (IP) d’au moins 50 %, ou reconnaissance d’un handicap comparable par la MDPH ou par la caisse.
Les périodes reconnues travailleur handicapé (RQTH) sont comptabilisées jusqu’au 31 décembre 2015.
Depuis cette date, seule la reconnaissance d’une incapacité permanente d’au moins 50 % est retenue.
Vérifiez votre relevé de carrière sur Info-Retraite.fr.
Assurez-vous que toutes vos périodes d’activité sont enregistrées (libérales et autres régimes).
Si nécessaire, demandez une régularisation avant toute démarche.
Demandez une attestation de départ anticipé pour handicap auprès de votre caisse (ou de la CNAVPL).
Cette attestation est délivrée au plus tôt 6 mois avant la date envisagée de départ.
Déposez votre demande de retraite accompagnée :
de l’attestation de départ anticipé,
des justificatifs de votre incapacité permanente,
et des pièces administratives habituelles (pièce d’identité, RIB, relevé de carrière, etc.).
Les professionnels libéraux reconnus inaptes au travail peuvent bénéficier du taux plein (50 %) dès l’âge légal de 62 ans, quelle que soit la durée d’assurance validée.
Être reconnu inapte par le médecin-conseil de la caisse de retraite dont vous relevez ;
ou être titulaire d’une pension d’invalidité, de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), ou d’une carte d’invalidité attestant un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 %.
Les caisses de la CNAVPL considèrent l’inaptitude comme acquise dès lors que la personne ne peut plus exercer son activité sans compromettre sa santé.
Si vous n’êtes pas reconnu inapte d’office, votre inaptitude doit être évaluée médicalement.
Pour cela :
Demandez un dossier médical à votre caisse (CNAVPL ou section professionnelle).
Faites-le remplir par votre médecin traitant, puis renvoyez-le accompagné d’un rapport médical récent.
Le médecin-conseil de la caisse statue sur votre demande.
La retraite pour inaptitude prend effet :
au premier jour d’un mois ;
jamais avant la date de votre demande, la reconnaissance d’inaptitude, ou l’âge légal (62 ans).
Si vous partez à la retraite anticipée pour handicap sans avoir validé tous vos trimestres, vous pouvez bénéficier d’une majoration du montant de la pension, calculée selon le nombre de trimestres cotisés en situation de handicap.
Certaines caisses (comme la CARMF pour les médecins, la CARCDSF pour les chirurgiens-dentistes et sages-femmes, ou la CAVP pour les pharmaciens) prévoient aussi une majoration familiale pour les parents d’au moins trois enfants.
| Caisse | Professions concernées | Départ anticipé handicap | Retraite pour inaptitude | Particularités |
|---|---|---|---|---|
| CARMF | Médecins | Dès 55 ans | Dès 62 ans | Majoration possible pour 3 enfants ou plus |
| CARCDSF | Chirurgiens-dentistes, sages-femmes | Dès 55 ans | Dès 62 ans | 1 an d’activité minimum exigé ; majoration familiale possible |
| CAVP | Pharmaciens | Dès 55 ans | Dès 62 ans | Majoration familiale pour 3 enfants ou plus |
| CARPV | Vétérinaires | Dès 55 ans | Dès 60 ans | Certificat médical de moins d’un an requis |
| CIPAV | Architectes, ingénieurs, consultants, psychologues, traducteurs... | Dès 55 ans | Dès 60 ans | Pas de durée minimale d’activité exigée |
| CAVOM | Huissiers, notaires, officiers publics | Dès 55 ans | Dès 62 ans | Aucune durée minimale d’activité requise |
| CAVEC | Experts-comptables, commissaires aux comptes | Dès 55 ans | Dès 62 ans | Certificat médical de moins d’un an requis |
| CARPIMKO | Infirmiers, kinésithérapeutes, orthophonistes, podologues, orthoptistes | Dès 55 ans | Dès 62 ans | Reconnaissance médicale obligatoire |
| CAVAMAC | Agents généraux d’assurance | Dès 55 ans | Dès 62 ans | Certificat médical de moins d’un an requis |
| CRN | Notaires | Dès 55 ans | Dès 62 ans | Certificat médical de moins d’un an requis |
Les avocats dépendent d’un régime autonome, la CNBF (Caisse nationale des barreaux français).
Ils bénéficient des mêmes principes que la CNAVPL :
Départ anticipé pour handicap dès 55 ans (IP ≥ 50 %) ;
Retraite pour inaptitude au taux plein (50 %) dès 62 ans ;
Calcul par points sur la base des cotisations versées ;
Majoration possible pour enfants à charge ou invalidité durable.
Si vous avez besoin d’une aide constante pour accomplir les gestes essentiels de la vie quotidienne, vous pouvez bénéficier d’une majoration pour tierce personne (MTP).
Cette aide financière s’ajoute à la pension et peut être attribuée par la plupart des caisses professionnelles après avis médical.
La liquidation de votre retraite met fin à votre contrat de prévoyance : votre caisse ou organisme n’a plus d’obligation à compter de cette date.
N’interrompez pas votre activité avant d’avoir reçu la confirmation écrite de la liquidation de votre pension.
En cas d’activité libérale à l’étranger, vérifiez les accords bilatéraux de sécurité sociale avec la France : ils peuvent influer sur le calcul de vos trimestres.
Pensez à anticiper vos démarches 6 mois avant la date de départ souhaitée.
Les intermittents du spectacle (artistes, techniciens, personnels de production, etc.) ont un statut particulier : ils sont salariés, mais exercent une activité discontinue, alternant périodes d’emploi et de chômage.
Ils relèvent donc du régime général de la Sécurité sociale pour leur retraite de base, et du régime Agirc-Arrco, géré par Audiens, pour leur retraite complémentaire.
Ce statut, à la fois salarié et atypique, entraîne des règles spécifiques pour le calcul de la pension, la prise en compte du chômage, et la continuité des droits jusqu’au taux plein.
La retraite de base des intermittents est calculée selon les mêmes règles que pour les autres salariés :
sur la moyenne des 25 meilleures années de salaire,
avec un taux plein de 50 % si la durée d’assurance exigée (en trimestres) est remplie.
Les périodes d’intermittence n’ayant pas donné lieu à cotisations (périodes d’inactivité non indemnisées) ne sont pas comptabilisées pour le calcul du salaire moyen, mais certaines peuvent valider des trimestres si elles sont couvertes par des allocations chômage.
Un trimestre est validé dès que le revenu soumis à cotisation atteint un certain seuil.
Les cachets ou salaires horaires versés par les employeurs intermittents permettent donc de valider des trimestres, selon les revenus cumulés chaque année.
Même si les périodes d’inactivité sont fréquentes, les trimestres peuvent être validés grâce aux revenus perçus, aux allocations chômage ou aux périodes assimilées (maladie, maternité, service national…).
Les cotisations versées sur les cachets et salaires bruts permettent d’acquérir des points de retraite complémentaire Agirc-Arrco, gérés par la caisse Audiens.
La rémunération brute est divisée en deux tranches :
la Tranche 1, jusqu’à un plafond de la Sécurité sociale (PSS) ;
la Tranche 2, au-delà de ce plafond.
Sur ces tranches s’appliquent plusieurs contributions (retraite, équilibre général et technique), partagées entre l’employeur (60 %) et le salarié (40 %).
Les points Agirc-Arrco ainsi acquis déterminent le montant de la retraite complémentaire.
Les périodes de chômage indemnisé par Pôle Emploi permettent également de gagner des points complémentaires, afin de ne pas pénaliser les périodes sans emploi.
C’est une spécificité importante du régime des intermittents.
Les allocations chômage perçues par les intermittents donnent lieu à une cotisation retraite spécifique.
Cette cotisation (moins élevée que pour un emploi) ouvre néanmoins des droits équivalents à ceux acquis en activité, permettant la continuité de la carrière.
Les intermittents peuvent continuer à percevoir des allocations chômage après 62 ans jusqu’à obtention du taux plein, à condition :
de percevoir encore une allocation d’aide au retour à l’emploi à 62 ans ;
d’avoir travaillé un volume suffisant d’heures dans la profession (9 000 heures dont 1 521 sur les 3 dernières années, ou 15 ans comme salarié cotisant à Pôle Emploi) ;
d’avoir validé au moins 100 trimestres de retraite.
Ainsi, un intermittent peut prolonger ses droits chômage tant qu’il n’a pas atteint l’âge du taux plein (entre 65 et 67 ans selon l’année de naissance).
Dès qu’il liquide sa retraite, le versement des allocations chômage cesse automatiquement.
Les intermittents peuvent partir dès 60 ans avec une retraite au taux plein, s’ils justifient :
d’un taux d’incapacité permanente (IP) d’au moins 20 % à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle,
ou d’un taux d’incapacité compris entre 10 et 20 % si cette incapacité résulte d’une exposition prolongée à des facteurs de risque professionnel (pénibilité).
En cas de handicap reconnu (IP ≥ 50 %), les intermittents relèvent des mêmes conditions que les autres salariés : départ possible dès 55 ans, si les durées d’assurance totale et cotisée sont remplies.
Un intermittent reconnu inapte au travail par le médecin-conseil peut obtenir une retraite au taux plein dès 62 ans, sans condition de trimestres.
Sont considérés inaptes d’office :
les titulaires d’une pension d’invalidité ;
les bénéficiaires de l’AAH ;
les détenteurs d’une carte d’invalidité ≥ 80 %.
Un intermittent peut continuer à travailler après 62 ans s’il :
n’a pas encore liquidé sa retraite,
et ne remplit pas les conditions du taux plein.
Pendant cette période, il continue à percevoir ses allocations chômage ou à cotiser s’il exerce encore une activité.
Dès qu’il remplit les conditions du taux plein, il peut liquider sa retraite et percevoir sa pension.
L’allocation chômage n’est jamais cumulable avec une pension de retraite.
Le choix du moment de la liquidation doit donc être réfléchi selon la situation personnelle.